DOUBLE SIX
Double six, 1960, (RCA/BMG, 1999)
L’œuvre de ce groupe vocal, fomenté par Mimi Perrin – démiurge des sons et des mots – au tournant des années 1960, procède à la fois de l’hommage, de l’appropriation et du détournement : hommage aux soli des grands jazzmen, scrupuleusement relevés ; appropriation de la parole instrumentale par la parole tout court, impressionnant champ de correspondances euphoniques où l’onomatopée côtoie l’allitération et la phrase dadaïste, (« Pour vous prouver qu’on n’a pas tort permettez, t’nez bon, pour partir, pas d’Boeing, prenons plutôt le tapis volant », extrait de Night in Tunisia) ; détournement , car en assignant une voix à un instrument, on introduit une distance ludique ou un élément dramatique qui remet en perspective le travail original du musicien.
Texte en main, l’émerveillement devant ce travail de recréation
et de récréation est total. Et en français s’il vous plaît.
F. L.