BOJAN Z
Xenophonia [2004] Label Bleu
Chez Bojan Z, l’expérimentation présente l’avantage de se matérialiser par des musiques écoutables, ce qui ne leur ôte rien de leur aspect prospectif.
Prétexte à quelques trouvailles sonores, sa mise au point du « xénophone » (instrument au nom malheureux dont le son tient à la fois du piano électrique Wurlitzer et, assez curieusement, du cymbalum, qui nous renvoie donc aux timbres centre-européens) est le pilier de cet album où se mêlent blues, mélodies balkaniques, jazz et improvisation libre.
Tout cela pourrait vite susciter un bâillement poli, mais ce diable de pianiste est fait pour nous communiquer cette énergie pluriculturelle dont il est pétri.
Omniprésents dans son jeu : la danse, les détournements ludiques, un ancrage rythmique permanent, et une capacité d’écoute hors pair. Même sa version de Ashes to Ashes, tube de David Bowie, semble naturellement trouver sa place au milieu de ce CD, surprenant de A à... Z.
F. L.