L’académie de jazz de France depuis 1955

Eric LE LANN (1982)

Lauréat en 1982


Théatre du Châtelet, 2015.
©photo Philippe Marchin

Trompettiste français (Ploeuc-sur-Lié, 4-11-1957).

C’est par son père, dentiste et trompettiste amateur, qu’il découvre la trompette. Après son baccalauréat, en 1977, il s’installe à Paris et devient musicien professionnel. Pendant deux ans, il accompagne divers artistes de variétés : Gibson Brothers, Bernard Lavilliers, puis Henri Salvador au sein du big band d’Eddy Louiss. En 1979, premier prix du concours national de jazz de La Défense. Il est engagé dans le quintette de René Urtreger l’année suivante (aux côtés de Jean-Louis Chautemps, J.-F. Jenny-Clark et Aldo Romano) et dans le quartette d’Henri Texier. En 1981, il fait Une série de concerts avec Pepper Adams, et joue dans le Onztet de Patrice Caratini-Marc Fosset (« Endeka »). Martial Solal l’invite dans son big band. Ce sera pour lui l’occasion de se produire dans divers festivals européens. En 1982-83, il forme un quartette avec André Ceccarelli (dm), Cesarius Alvim et Olivier Hutman (p). Il se produit régulièrement dans les clubs parisiens, mais aussi en province et à l’étranger, et enregistre avec Jacques Vidal (b) et Frédéric Sylvestre (g). Prix Django Reinhardt 1983 de l’Académie du jazz, il enregistre son premier disque en leader puis s’associe, l’année suivante, au trio Humair-Jeanneau-Texier, avec qui il joue aux festivals de New Delhi et Bombay. Il participe en 1985 au film de Bertrand Tavernier « Autour de minuit » et écrit la musique de celui de Didier Haudepin « Elsa, Elsa ». Son quartette se produit au Festival de Paris. En 1986, parution de son deuxième disque, en quartette avec Hutman, Alvim et Tony Rabeson, enregistré en 1985, tandis qu’il compose la musique du film de Benoît Jacquot « Corps et Biens ». En 1988, il joue en invité avec l’ONJ et enregistre avec le Onztet de Caratini. New York, 1989 : il enregistre avec Eddie Gomez, Mike Stern, Louis Winsberg, Mino Cinelu et Paco Sery. L’année suivante, il consacre un disque aux chansons de Charles Trénet et Edith Piaf, sur des arrangements de Martial Solal. Au début des années 90, un film lui est consacré, il « tourne » en Afrique (1992), joue avec Solal, Didier Lockwood (1993)...
S’exprimant dans une esthétique néo-bop, Eric Le Lann est dans la ligne de Miles Davis et Chet Baker à la trompette, d’Art Farmer au bugle. Ses qualités de son reposent sur une articulation précise qui recourt largement au détaché simple, un sens de la mélodie, une grande maîtrise du coup de langue, une sonorité feutrée, ronde et profonde, et une tessiture conventionnelle avec un bon registre grave.

P.B. & C.G.

Solar (R. Urtreger, 1980) ; « Night Bird » (1983) ; A Night In Tunisia (Francis Lockwood, 1983) ; « I Mist You » (1985), Dolphin Dance (1986), « New York » (1989), Que reste-t-il de nos amours ? (1990).